Tests hi-fi

À la découverte des Audio Research REF 6 SE et REF 160 S.

 

Comme vous le savez, Audio Research est le spécialiste des appareils haute-fidélité à tubes (voir notre article sur le sujet). C’est donc avec beaucoup d’attente et d’impatience que nous nous sommes lancés à la découverte des deux derniers-nés de la mythique série « REFERENCE ».

 

Le Préamplificateur Reference 6 SE

Pour commencer, faisons un tour du côté du préamplificateur, le REF 6 SE. Comme son nom l’indique, il s’agit de l’évolution du célèbre REF 6. Que les possesseurs de ce dernier se rassurent, une mise à jour vers les nouveaux standards définis par le SE est proposée par la marque, moyennant finance, bien entendu.

Côté esthétique, l’appareil nous rappelle immédiatement les origines de la prestigieuse marque américaine, avec en façade un grand afficheur vert, nous indiquant la source sélectionnée et le niveau de volume sur une échelle de 0 à 103, permettant un réglage fin du niveau sonore souhaité. De chaque côté de l’appareil, nous retrouvons deux sélecteurs : l’un pour le niveau sonore, l’autre pour la section de la source. En dessous, 6 boutons reprennent les fonctions Power, Menu, Entrer, Inversion de phase et Muet. Dans le menu, nous accédons au réglage du temps d’arrêt automatique, d’un mode processeur (pass through), d’affichage des heures des tubes, de luminosité de l’écran, de réinitialisation du volume (réglage du niveau d’entrée) et de la personnalisation du nom des entrées.

À l’arrière de l’appareil, nous retrouvons quatre entrées symétriques XLR, quatre entrées asymétriques RCA et trois sorties symétriques et asymétriques, dont une dédiée à l’enregistrement.

Pas de fioriture non plus côté entrées, car il s’agit d’un préamplificateur pur analogique, sans entrées phono ni DAC et ici, ce n’est d’ailleurs aucunement le sujet. Nous parlons ici d’un compagnon bâti pour vous accompagner pendant longtemps, très longtemps, et remplir au mieux sa fonction, la reproduction musicale avec fidélité et émotion, une quête très subtile et complexe, mais acquise depuis longtemps du côté d’Audio Research.

Le magnifique capot, avec son Plexiglas découpé au laser, laisse apparaître un groupe de 6 tubes 6H30, une triode 6H30 et une tétrode 6550W, positionnées auprès des condensateurs de lissage de l’alimentation. L’ensemble est agencé avec soin et respire la qualité. Il est conseillé de laisser un espace suffisant (au minimum 15 cm) au-dessus de l’appareil, pour laisser l’appareil ventiler et avoir la bonne température. 

 

L’amplificateur de puissance Reference 160 S

Au tour du REF 160 S, qui est une déclinaison stéréo des blocs de puissance monophoniques REF 160 M. Les deux appareils sont très proches, même s’il est certain que les M permettent d’aller plus loin de par leurs alimentations distinctes, mais le S n’en reste pas moins un appareil exceptionnel. Esthétiquement, nous remarquons une véritable évolution comparée aux productions connues de la marque comme le REF 75 SE, notamment grâce à l’arrivée des vu-mètres transparents, laissant apparaître les 8 tubes KT 150. 

À l’avant et à l’arrière, nous retrouvons deux poignées permettant de déplacer l’appareil, qui atteint tout de même les 64 cm de profondeur. À l’arrière, nous retrouvons aussi les borniers haut-parleurs en 4, 8 ou 16 Ohms, des entrées symétriques et asymétriques, un compteur d’heure pour les tubes, un réglage de vitesse des ventilateurs présents en dessous et un switch permettant de sélectionner le type d’entrée XLR ou RCA. Les évolutions ne s’arrêtent clairement pas qu’à la beauté de l’appareil et on notera la présence d’un circuit de polarisation automatique propriétaire, ou encore une fonction de surveillance des tubes de sorties.

Une des particularités sur cet appareil, c’est la présence d’un bouton en façade permettant de passer à la volée d’un mode Ultralinéaire (diode de façade allumée en vert) développant 140 W, à un mode triode (diode allumée en bleu) disposant de la moitié de la puissance soit 70W. Alors, simple gadget ou véritable plus-value, nous y reviendrons un petit peu plus tard.

 

Mise en place du système 

 

 

 

À la mise en place, nous avons été soulagés de constater que malgré sa profondeur importante, la disposition des pieds du REF 160 S a été réfléchi pour pouvoir le positionner sur un meuble hi-fi classique, sous réserve que celui-ci supporte ses 45 Kg.

Une fois les deux appareils mis en œuvre, il faut faire preuve d’un petit peu de patience. Sans parler de la temporisation des deux appareils à l’allumage, il faudra compter une bonne demi-heure pour que le couple se libère et anime les Wilson Audio Sasha DAW, véritables enceintes d’exceptions qui font référence chez nous, ce qui tombe plus tôt bien pour un ensemble « REFERENCE ».

 

 

En préambule, et avant de vous détailler nos impressions d’écoutes, il est important d’aborder le sujet des modes Ultralinéaire et triode, disponible sur le REF 160 S. 

En fonction des morceaux sélectionnés, de l’humeur ou encore du niveau sonore, notre dévolu se tournera plus sur le mode Ultralinéaire ou le mode triode, et il faut avoir conscience que la différence entre les deux reste relativement subtile. Cette fonction permet réellement d’avoir deux amplificateurs distincts en un seul proposant une approche légèrement différente en fonction des envies. Pour essayer de dresser un bilan général, nous pensons que le mode Ultralinéaire est généralement plus agréable sur une grande masse orchestrale ou encore sur un morceau avec beaucoup de percussion, offrant un petit plus de précision et une assise plus confortable dans le bas du spectre. En ce qui concerne la puissance de sortie doublée avec ce même mode, nous n’en avons jamais eu besoin, les vu-mètre ne dépassant que très occasionnellement midi, en tout cas dans une pièce d’une trentaine de mètres carrés pour alimenter une paire de Sasha DAW, y compris à des volumes réalistes, sur des œuvres a la plage dynamique conséquente. En ce qui concerne le mode triode, nous gagnons en confort d’écoute et en « âme », sans pour autant rogner sur la transparence et le réalisme des écoutes.

 

L’écoute 

 

 

Les premières notes de Lomsha, sur l’album Air Hadouk de Hadouk trio, partent et la gifle est immédiate, cinglante et sans appel. La musique est partout autour de nous, le grave est tenu, avec un niveau de nuance que nous ne connaissions pas sur ce morceau, qui fait pourtant partie de nos favoris depuis sa sortie en 2006. Le saxophone est, avec nous, dans la pièce, offrant douceur et justesse sans jamais s’entrechoquer avec le duduk ou les percussions, le tout nous entraîne avec une aisance déroutante. Notre préférence pour ce morceau se fera en mode triode.

 

 

Nous poursuivons avec Idomneo de Mozart par le Chamber orchestra pro Arte featuring Sandor Ryszek dont l’ouverture dévoile une scène sonore très ample, mais surtout stable, l’orchestre forme un ensemble cohérent positionnant parfaitement chaque groupe d’instruments. La reproduction de l’œuvre se fait avec punch et vigueur, permettant de profiter de chaque subtilité de jeu. La profondeur de scène et l’espace entre les notes délivrent un message musical limpide et exempt de coloration, contrairement à ce que nous aurions pu penser. Nous remarquons bien, si, un léger « je ne sais quoi » en plus, mais sans pour autant pouvoir parler de « chaleur du tube » , qui sur ce système serait totalement caricatural. Notre préférence cette fois se fait sur le mode Ultralinéaire.

 

 

Les écoutes nous conduiront vers Claire Cadillac sur l’album Convergence de Malia et Boris Blank. La voix envoûtante de Malia est parfaitement positionnée, les instruments enveloppent parfaitement le tout, sans que l’un ou l’autre ne domine ce parfait mélange. Nous constatons également beaucoup d’ampleur dans la scène sonore, la beauté des silences entre les notes, la tension du grave. Le tout offre ainsi une expérience très douce sans jamais manquer de rigueur quand cela s’avère nécessaire, on peut parler d’une main de fer dans un gant de velours. Notre préférence pour ce morceau est le mode triode.

 

Conclusion

 

Le couple REF 6 SE et REF 160 S ne s’adresse certes pas à toutes les bourses, mais nous sommes obligés de reconnaître qu’Audio Research sait fabriquer des appareils à tubes comme aucun autre. La capacité de proposer une telle définition, une telle transparence, se retrouvant constamment au plus près de l’enregistrement, est rare et précieuse. On note également toujours un léger surplus, une petite part de magie Audio Research que nous sommes incapables de qualifier et d’expliquer, mais qui est clairement au service de la musique et de l’émotion. Une des explications peut venir du fait que le parti-pris de la marque américaine a toujours été de fabriquer des appareils aux spécifications exemplaires, mais de ne jamais se fier qu’à cela, ni aux mesures, mais bien à son oreille et aux longues heures d’écoute, afin de pouvoir opérer les subtiles modifications nécessaires, qui permettent une expérience de plaisir musical aussi aboutit et cela s’entend, se ressent ! Le REF160S est un appareil qui a vu le jour pour le 50ème anniversaire de la marque et nous pouvons vous assurer que la société de Minneapolis n’a rien perdu de sa superbe, continuant à offrir des appareils d’une qualité exceptionnelle, bâtis pour le long terme.

Par ailleurs, la marque nous à récemment dévoilé une jolie surprise, avec l’arrivée prochaine d’un amplificateur intégré full tube, qui s’appelle I/50. En attendant, le couple REF 6 SE et REF 160 S de ce test est à l’écoute chez Club Hifi, alors n’attendez plus pour venir dans nos magasins vivre l’expérience magique Audio Research !

 

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